Certains spécialistes le disent : la visibilité du sexe rend l’apprentissage de la sexualité plus rapide chez les hommes.
Les sexologues nous disent également que nous sommes tous habitués à ce que les femmes réagissent plus lentement, mais les hommes sont tenus de faire en sorte que leur pénis agisse comme un ressort et reste en érection à tout moment, ce qui provoque un certain nombre de craintes et d’insécurités.
Cette insécurité associée à la rencontre d’un partenaire ou à l’anticipation de cette rencontre est exacerbée par la perception que la taille du pénis n’est pas conforme à des standards.
Le syndrome du vestiaire, c’est quoi ?
La paranoïa des mensurations est à l’origine de ce que l’on appelle le syndrome du vestiaire : les hommes sous-estiment la taille de leur organe et pensent qu’il est plus petit qu’il ne l’est en réalité.
Pourquoi parle-t-on d’un syndrome ou d’un complexe des vestiaires ? Parce que tout adolescent ou tout homme qui se confronte au regard de sa nudité par d’autres hommes dans le contexte d’un équipement sportif pourra éprouver cette hantise de la longueur de son sexe.
Syndrome du vestiaire : 60% des questions posées aux sexologues
Les données ne trompent pas et confirment que la majorité des questions posées par les hommes aux sexologues – exactement 60%- sont liées à la taille.
Un sujet tellement classique que ces experts l’ont baptisé eux-mêmes le syndrome du vestiaire en raison de la comparaison constante dans cet environnement.
La question est ancienne, mais les doutes sont encore fréquents aujourd’hui. Pourtant les sexologues affirment que le problème de la longueur est souvent problématique quand le sexe est trop grand.
A l’inverse les vrais cas de pénis trop petit, qui de ce fait pourraient entraver le plaisir et la reproduction, sont plutôt rares.
Du coup, à l’exception des cas pour lesquels le diagnostic est clair, les sexologues préfèrent ne pas donner de mesures standard au niveau sexuel, précisément pour éviter ce syndrome du vestiaire.
Un problème psychologique pour les sportifs et les autres hommes
Les sportifs confrontés au regard des autres dans le contexte de leur activité et les adolescents ou les hommes convaincus d’avoir un plus petit pénis que leurs coéquipiers ou leurs camarades développent des stratégies de repli avec de forts retentissements psychologiques.
Ils peuvent être tentés de ne pas faire de sport, d’abandonner le sport ou d’éviter de se dénuder devant les autres dans le vestiaire ou sous la douche.
La dysmorphophobie comme cause sous-jacente
Dans ce contexte qui suggère une forme d’isolement y compris par rapport à un éventuel partenaire sexuel il faut rappeler quelques faits.
D’abord que la sous-estimation de la taille de la verge est paradoxalement largement partagée par beaucoup d’hommes. Cela peut aider à relativiser.
Ensuite si les problèmes psychologiques crées par le complexe du vestiaire sont très impactants, les hommes concernés peuvent envisager différentes solutions.
L’échange avec un spécialiste comme le sexologue peut orienter vers une thérapie comportementale des séances d’hypnothérapie, voire une psychanalyse.
En tout état de cause, avant même d’envisager une opération de chirurgie intime, le clinicien va rappeler aux hommes souffrant d’un syndrome du vestiaire qu’il y a des ressorts cachés souvent associés à ce qu’on appelle une dysmorphophobie qui peut se traiter en investiguant l’histoire personnelle et familiale du patient.