C’est Michel Houellebecq qui en parle le mieux dans son roman « Les particules élémentaires ». Le développement de la chirurgie esthétique dans les sociétés occidentales correspond à l’émergence d’une concurrence sexuelle.
Par là, il désigne le fait que la formation du couple qui dure ou totalement ponctuel n’a de sens que dans le contexte de jeux de pouvoir entre les sexes, les plus beaux, les plus affirmés l’emportent du côté des hommes tandis que du côté des femmes, celles qui ont le plus fort pouvoir de séduction sont convoitées.
Ce schéma n’est pas simpliste.Car si on regarde dans l’Histoire la période d’apparition de la chirurgie plastique comme médecine de bien-être et de beauté(années 50-60), cette période correspond bien aux époques qui initient la libération des mœurs, le passage aux comportements de plus en plus individualistes et en un mot à une certaine disparition du modèle familial comme cocon.
De sorte que les individus pour avoir un partenaire sont bien contents de trouver ces cliniques qui fleurissent un peu partout et surtout à Paris, Neuilly et Cannes pour ce qui est de la France.
Il faut séduire pour gagner l’autre. Et pour la séduction, il vaut mieux avoir une apparence qui parle pour soi d’emblée. Les mines tristes, les petits seins, les petits ventre replets sont de moins en moins appréciés et il faut soit se mettre au sport, soit aller dans un cabinet de chirurgien esthétique.
Bref, voici les français, les suisses, les anglais, les américains sur le marché. Ils sont à vendre, ils peuvent compter sur des formes assez variées de soins sur le visage comme la blépharoplastie(cette formule miracle anti cernes et anti poches sous les yeux) d’opérations sur les seins(un des personnages du livre de Houellebecq a de graves soucis financiers parce qu’il n’a pas pris le virage des seins siliconés) mais également d’interventions sur la silhouette.
Les gens qui ont trouvé l’amour ou qui vivent dans des milieux reclus n’ont sans doute pas conscience du fait que la laideur et la beauté sont des critères cruciaux en milieu urbain. On peut se gausser de l’attitude qui consiste à vouloir trouver sa moitié sur des sites de rencontres ou dans les fameux « speed dating » mais ce n’est rien d’autre qu’un symptôme de désœuvrement qui montre à la fois que la sensiblerie est morte et que dans le contexte d’une société endurcie, sans cadeaux, on prétend à des formes d’exigences chez l’autre possible assez radicales.