Parlons-en. Puisque c’est à la mode et qu’il y a des papiers en ligne pour évoquer cette étrange intérêt pour la chirurgie plastique pour les animaux.
J’entends bien les commentaires possibles. Côté face, la critique moralisante autour de la lubie, du délire de riche ou d’inconscient. Côté pile, les arguments du lâcher prise sur la liberté de chacun et l’innocuité ou l’utilité médicale des actions.
Il nous semble que la problématique autour de ce phénomène dépasse largement le cadre moral ou un quelconque débat des « pour et des contres ».
Car aussi bien, on peut rapidement évider de leurs intérêts tous les arguments associés à ces deux positions. Dire par exemple qu’extraire les graisses d’un animal n’est pas dangereux, c’est oublier qu’il s’agit quand même d’une intervention chirurgicale. Dire que cela est utile pour sa santé, c’est oublier que la lipoaspiration n’a aucune vertu médicale et que comme son nom l’indique, c’est une opération de chirurgie esthétique.
Aux antipodes, on dira à ceux qui font valoir la clause morale, qu’il semble bien avoir de l’attachement et peut-être même dans l’amour dans le fait de conduire son animal chez un chirurgien.
La formule pourra heurter mais elle sera expliquée comme ça par le propriétaire, dans quelque chose comme de l’attention, une prise de soin de son chien ou de son chat.
Si vous en restez aux effets premiers attendus par les journalistes qui en parlent, vous ne verrez rien d’autre. Ce qu’il faut interroger, c’est la détermination de l’animal par le maître qui agit ainsi.
Le chien est-il vraiment un vivant, ou un objet arraisonné dans son champ de vie ? Se donner des objets de maîtrise sur lesquels, on a un droit de vie et de mort, c’est tout à fait la définition de la domestication de l’animal.
Ces possessifs que sont la voiture, la maison, les voici juxtaposés au labrador, au caniche à qui on ferait bien un lifting. On ne voit rien d’autre ici que ce règne de l’homme-roi qui s’est donné la technique pour se rendre possesseur des choses et qui ira jusqu’à sa métamorphose esthétique dans le transhumanisme d’ici quelques années.
Les oreilles coupées, la peau en moins au-dessus des yeux, c’est l’homme triomphant qui s’invente des responsabilités sur les choses et les êtres pour que ces choses et ces êtres ne soient plus rien d’autres que son champ de jeu, d’activité.
Ne vous demandez pas si c’est bon pour l’animal ou si c’est moral, demandez-vous où s’arrêtera notre triomphe quand tout à perdu de son étrangeté pour n’être plus qu’un reflet de notre volonté ?
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