Heureusement pour toi, aurais-t-on envie de dire. Sauf que prendre 3 repas par jour n’est pas une nécessité naturelle. Ce qui donne la puce à l’oreille, c’est que l’on peut jeûner sans dépérir, que les horaires des repas ne sont réglés que dans certaines cultures et enfin que certains ont soit besoin de manger entre les repas (le grignotage qui déplaît aux nutritionnistes) alors que d’autres n’ont pratiquement jamais faim.
Bref, nous dit le Dr Marie Thirion, il n’y a pas de nécessité physiologique au fait de manger 3 fois par jour. Ou plutôt ces habitudes résultent d’un conditionnement culturel sans aucun doute relayé dans l’organisme autour du rôle du cerveau.
Et ce médecin de rappeler dans une émission qui est consacrée à son livre Pourquoi j’ai faim sur France Culture, le nombre impressionnant de processus chimico-physiologiques qui aboutissent à cette sensation qu’on appelle la faim. Nombre tellement important, explique-t-elle, qu’il explique en grande partie les échecs des régimes.
Ce livre tombe bien. D’abord pour nous sortir du préjugé des 3 repas dans la journée, ensuite pour relativiser l’inefficacité des régimes et aussi pour rappeler ces deux choses simples. Perdre du poids ou ne pas en prendre n’est possible qu’en limitant les quantités d’aliments que nous prenons et en ayant une activité physique.
L’autre point qui me semble important dans l’essai du docteur Thirion, c’est que les événements physiologiques qui concourent à la prise alimentaire sont 1 des acquis culturels et 2 des phénomènes complexes souvent très différents d’un individu à l’autre.
Du coup, notre jugement sévère à l’endroit des personnes en surpoids ou obèses doit être modéré. Dans un premier temps, il faut se rappeler le lent processus de cristallisation des habitudes qui explique que la personne mange plus que d’autres et de raison, diront certains. Or, c’est ce processus que l’on peut en termes médicaux et psychologiques faire comprendre aux personnes concernées et enclencher cette prise de conscience qui va de la mesure dans la prise alimentaire au passage par l’intervention de liposuccion, d’abdominoplastie ou bien entendu de chirurgie de l’obésité pour les cas les plus lourds.
C’est encore une fois un livre qui tombe bien, puisqu’il nous raconte que les régimes à suivre pour être en forme cet été sont des attrape-nigauds et que après tout, ils sont destinés à être suivis par des gens qui n’en ont pas vraiment besoin. A cette économie de la honte d’être gros dont profitent les magazines féminins, on préférera cet ouvrage pédagogique, qui fait penser et qui fait agir.